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P R O G R A M M E S

 

Concert du 7 mars en l’Eglise St-Louis-en-l’Ile. 

"Un mot suffirait : l’enthousiasme ! Et je ne dis pas cela seulement à cause de ma joie d’avoir entendu les Fanfares liturgiques de mon père interprétées magistralement, avec autant de rigueur que d’émotion.

C’est tout le programme que j’ai aimé et applaudi, avec l’ensemble du public, debout. Chaque Å“uvre a été servie dans son esprit, que ce soit la Danse macabre, la Pavane de Ravel, la Petite suite de Debussy, L’Arlésienne de Bizet. Alejandro Sandler a fait preuve d’un talent protéiforme, entrant dans la peau des compositeurs, menant avec fougue et subtilité un orchestre à la sonorité éblouissante. Un grand moment de musique !"

CLAUDE TOMASI

 

 

Commentaire des oeuvres, par Henri-Claude Fantapié

 

Désespérée ou flamboyante, noble ou sauvage, riche en timbres, rythmes et couleurs, mêlant Orient et Occident, la musique russe est celle de tous les extrêmes et emprunte allègrement aux formes germaniques pour y introduire ses gammes exotiques, ses caprices méditerranéens, ses timbres instrumentaux galliques. Le XIXe siècle, romantique, a aussi été celui de tous les nationalismes, notamment à l’Est et au Nord de l’Europe. Les petites et grandes nations, qu’elles soient indépendantes mais surtout celles qui subissaient une domination étrangère, étaient à la recherche de leur personnalité artistique propre. Elles puisaient dans leurs musiques et légendes traditionnelles pour s’affirmer face aux anciennes cultures de l’Ouest européen. C’est en 1866 que naquit en Russie ce qu’on appellera le Groupe des Cinq, composé de Moussorgski, Cui, Balakirev, Rimski Korsakov et Borodine.

 

Les quatre Å“uvres de ce programme comportent deux « tubes Â» célèbres du répertoire symphonique russe qui se confrontent à deux raretés. On y découvre la mélancolie slave, l’évocation de la vieille Russie orthodoxe, une légende fantastique et un rappel des sauvageries tribales.

 

La mélancolie, c’est celle d’Edouard Nápravník (1839-1916), chef d’orchestre et compositeur d’origine tchèque, dont la carrière se déroula presque entièrement à Saint Pétersbourg.

Musique nocturne, Melancolia, orchestration par le compositeur d’une de ses Quatre mélodies pour piano mérite bien son titre et correspond tout à fait à l’esprit slave. Un thème simple et lent tourne sur lui-même, à chaque fois identique et pourtant différent.

 

En 1859, Alexandre Tolstoï publia un poème qui eut bien du mal à passer la censure impériale : Jean de Damascène. Trois compositeurs s’y intéressèrent : Piotr Tchaïkovski, Vassili Kalinnikov et Serge Taneïev (1856-1915). Très négligé par le concert et le disque, cet ami de Tchaïkovski n’avait certes pas son talent cosmopolite, ni celui des brillants membres du Groupe des Cinq, qui défendaient un art national russe. Sa Cantate, Op.1 date de 1884. En trois parties d’une longueur inégale (Adagio non troppo – Andante sostenuto – Fugue, Allegro), elle fut aussi surnommée « un Requiem russe Â» et combine le ton des anciens chants orthodoxes avec une écriture savante de style germanique.

 

Alexandre Borodine (1833-1887) et Modeste Moussorgski (1839-1881) doivent tous deux beaucoup à leur ami Rimsky Korsakov, qui termina et orchestra nombre de leurs Å“uvres inachevées. C’est le cas des deux ouvrages célébrissimes qui complètent ce programme. La Nuit sur le Mont Chauve tirée des brouillons d’une Nuit de la Saint Jean de 1858 est la description d’une nuit de sabbat de sorcières qui n’effraie plus guère que ses interprètes tandis que le Prince Igor est un opéra de 1875 que Borodine définissait comme un « opéra national qui ne peut offrir un intérêt réel que pour nous autres Russes Â». Heureusement, il se trompait. L’opéra existe toujours dans les répertoires des maisons d’opéra dans le monde, même si on le connaît surtout par la suite pour orchestre, interprétée avec ou sans chÅ“urs et soliste vocal. Il y a là des couleurs vives, du pittoresque et de l’épique, de la sauvagerie et une grande beauté mélodique. L’intervention de Rimsky Korsakov a donné forme aux ouvrages tels qu’on les connaît et son orchestration et son sens du spectaculaire ont beaucoup contribué à en faire des succès populaires appréciés.

 

Henri-Claude Fantapié (chef d'orchestre)

 

 

Camille Saint-Saëns (1835-1931):Pianiste, organiste et compositeur français de l'époque post-romantique, Saint-Saëns a écrit douze opéras, dont le plus connu est Samson et Dalila (1877), de nombreux oratorios, cinq symphonies, cinq concertos pour piano, trois pour violon et deux pour violoncelle, des compositions chorales, de la musique de chambre et des pièces pittoresques, dont Le Carnaval des animaux (1886).

 

Symphonie N°3 avec orgue :La Symphonie nº 3 en ut mineur op. 78, dite « avec orgue Â», est l'une des Å“uvres symphoniques les plus célèbres de Camille Saint-Saëns. Il s'agit, en fait, de la cinquième symphonie du musicien, ce dernier ayant répudié ses Å“uvres de jeunesse. Son écriture s'étend entre 1885 et 1886 et elle est dédiée à son ami Franz Liszt décédé le 31 juillet 1886. L'exécution de cette symphonie dure environ 35 minutes. Son orchestration est particulièrement étoffée, avec notamment un piano à quatre mains (deux dernières parties) et un orgue (deuxième et quatrième parties), ces deux instruments ne jouant que peu ou pas du tout comme solistes.

 

Alberto Ginastera (1916-1983) :Alberto Ginastera est, avec Heitor Villa-Lobos et Silvestre Revueltas, l'un des plus illustres compositeurs sud-américains du XX° siècle. Ginastera enseigne la composition au Conservatoire National, à Buenos Aires, à partir de 1941, mais quitte son pays en 1970 pour s'établir en Suisse parce qu’il est censuré par la dictature de la Révolution argentine. Durant sa première période, déjà très originale, il a été marqué par la tendance nationaliste argentine, qui tentait d'édifier un art fondé sur les emprunts au folklore argentin. Impresiones de la Puna, la composition exécutée ce soir en est une illustration.

Impresiones de la Puna :Cette composition, pour flûte et quatuor à cordes, reflète merveilleusement l’un des paysages les plus emblématiques du nord de l’Argentine, fait d’un désert hostile à la beauté bouleversante et immaculée. L’œuvre nous entraîne dans ce voyage à travers le temps et les sensations dans un mariage des plus réussis entre la musique classique et la musique argentine.

 

Arturo Marquez (né en 1950 au Mexique):Arturo Marquez est l’un des compositeurs de musique classique contemporaine les plus populaires et les plus fréquemment interprétés au Mexique. Sa réputation est fondée sur sa capacité à intégrer les éléments du style musical mexicain et cubain dans ses Å“uvres. Sa renommée internationale lui est venue en particulier de sa série de Danzónes commencée au début des années 1990 et qui illustre bien le talent de ce compositeur pour un genre musical d’origine cubaine et dérivé de la danse.  

Danzón No. 2 a été commandé par l’université autonome du Mexique et a été créée en 1994 à Mexico. La pièce se concentre sur les accents plutôt que sur les temps, si bien que le tempo semble varier alors qu’il n’en est rien, et la précision demeure bien constante dans chaque mesure. Marquez a écrit cette pièce, inspiré par la visite d’un bal à Veracruz.

 

Gerardo Di Giusto (né en 1961 en Argentine)

Fantaisie pour trombone: A l’origine cette pièce fait partie d’une commande de l’Armée de l’Air Française et fut écrite en 2007 pour l’euphonium ou tuba ténor. Le compositeur en a fait un arrangement pour l’Orchestre de Lutetia en 2012, œuvre qui vous est présentée ce soir en première. Elle suit la ligne d’inspiration de Gerardo Di Giusto faite de musique classique et argentine qui sait aller aux confins du jazz.

 

 Pierre Charpentier

 

 

"Survivre après Hiroshima" de Réne MAILLARD  raconte l histoire de Kyoko Hama; agée de 20 ans en 1945, elle fuit les bombardements d Osaka, pour se réfugier à Hiroshima, au matin de l explosion de la première bombe atomique.

"J ai été tellement ému du récit de Yoko, sa fille, que j ai décidé d écrire une Cantate, raconte René Maillard. Cette émotion ne m a pas quitté de toute la période ou je l ai composée. C est un message d espoir, contre la haine et la guerre, un hymne à la vie sur notre terre, ou il fait si bon  vivre et  aimer"

"Cette Cantate est une œuvre marquante dans laquelle sont rassemblées toutes les qualités du compositeur: sensibilité, richesse de la palette orchestrale, écriture intemporelle, classique mais riche en idées nouvelles"

 

Denis Havard de la Montagne

 

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